Quel est votre parcours ?
J’ai un parcours assez classique : Université Tunis Carthage, ENIT - École Nationale d’Ingénieurs de Tunis et ensuite, je suis venu à Toulouse pour faire un DEA – Diplôme d’Études Approfondies. Et après 8 années de thèse au LAAS-CNRS, je suis arrivé à DSI …Et voici 10 ans que j’y travaille et je suis devenu responsable du pôle Recherche & Développement. Une belle aventure qui a commencé quand mon collègue Ali, mon directeur de thèse Gérard et moi-même, recherchions une structure pour continuer nos travaux d’études et orienter l’application de nos connaissances à l’industrie.
Pourquoi avoir choisi d’intégrer DSI ?
Nous avions une liste de trois entreprises à rencontrer dont DSI. Le Pôle Ingénierie et le Pôle Recherche n’existaient pas et c’est de cette rencontre qu’il a été créé. Sur les trois entreprises visitées et rencontrées, DSI par l’intermédiaire de Jean-Louis RIBES avait une approche tellement humaine et si exceptionnelle … Bien sûr, en continuité de nos travaux de recherche au LAAS, nous avions une promesse de financement REI la DGA suivi, en cas de succès, d’un contrat PEA. Ce qui importait à Jean-Louis, c’était surtout de pouvoir proposer un travail d’ingénieur à un Docteur en Informatique, reconnu travailleur handicapé, qui avait travaillé sur la sonde ROSETA et qui était sans travail depuis une dizaine d’années. Quand Jean-Louis nous a rencontrés, il a de suite senti l’opportunité de créer le Pôle Ingénierie pour DSI et nous permettre d’intégrer cette personne en situation de handicap. C’est de cette approche peu banale et de ce discours que le soir même, nous avions décidé de travailler à DSI.
Le premier projet sur lequel nous avons travaillé était un projet de radar pour la DGA. Aujourd’hui, nous portons nos propres projets et nous travaillons sur des sujets de recherches qui sont en lien avec le handicap, par exemple l’adaptation et l’amélioration des postes par les nouvelles technologies que nous souhaitons développer à partir de 2019 et monter des projets dans ce domaine. En tant qu’Entreprise Adaptée, nous avons un besoin d’amélioration de processus et de méthodes de travail. Un travail sur les prothèses auditives s’inscrit dans ce cadre. Nous sommes porteurs de technologies et aussi porteurs de besoins.
L’e-santé, la santé numérique, est un thème de recherches très prisé et porteur aujourd’hui. Nous pouvons apporter quelque chose au travail car l’essentiel de notre temps de vie est au travail et si on ne règle pas le problème de la personne handicapée au travail, on laisse tomber un tiers de son temps de vie. Il faut s’occuper de la personne sur son lieu de travail. L’entreprise classique si elle est vertueuse emploie 6% de personnes handicapées, très peu pour représenter les besoins. Les ESAT sont des centres médico-sociaux. Seule l’Entreprise Adaptée s’occupe de façon massive (plus de 80%) de la personne handicapée au travail. Elle est très représentative des besoins d’adaptation. Nous avons donc un rôle majeur à jouer dans ce sens.
« Nous avons une responsabilité économique et sociale, en effet, la personne mieux intégrée produit mieux pour la société toute entière, pour l’humanité, c’est le cercle vertueux. Dans notre équipe, nous avons des personnes qui étaient éloignées de l’emploi et quand nous les avons remises sur « les rails », cela a marché évidemment, il suffit d’y croire et de laisser le temps au temps. »
Janvier 2018, extrait de "La Lettre de DSI", propos recueillis par Anne Goudenove