Quel est votre parcours ?

J’ai suivi ma scolarité dans le nord de la France et en 1988, j’ai commencé une formation sur 3 ans avec des études et des apprentissages sur les Arts Graphiques, le montage labo, la typographie, l’offset, la photocomposition prémices de la PAO (Publication Assistée par Ordinateur) et le façonnage.

Après mes études, pour me rapprocher de mon épouse, j’ai cherché et trouvé du travail à Montpellier dans une petite imprimerie limite insalubre équipée de vieilles machines. Nous n’étions que deux, mon patron et moi. Quand celui-ci a eu un accident de moto, j’ai dû gérer l’entreprise : achats produits, papier, production etc … Durant 6 mois, j’ai pu constater à ma grande surprise que je pouvais assumer des responsabilités même très jeune ; même si je n’ai pas eu le choix, je ressentais une satisfaction de venir en aide, d’être utile.

J‘ai travaillé 4 ans dans cette entreprise et j’ai pu parfaire mes connaissances à tous les niveaux de l’imprimerie puisque je me devais d’être polyvalent.

Pour la petite anecdote, c’est dans cette imprimerie qu’il y a eu des plans de tournage du film « Deux hommes dans la ville » avec Jean Gabin et Alain Delon en 1973.

Ensuite, j’ai travaillé 4 ans chez un photograveur qui ne traitait que l’image et souhaitait ouvrir une imprimerie ; j’entrais dans une vraie équipe comme conducteur de machine offset avec la responsabilité d’assurer les opérations nécessaires à l’impression. J’ai pu ainsi affiner mon regard sur la colorimétrie. J’ai eu la chance de préparer les cromalins, c’est-à-dire l’épreuve de contrôle pour le bon à tirer, le fameux BAT.

Pourquoi avoir choisi d’intégrer DSI ?

Pour des raisons familiales, j’ai encore changé d’imprimerie et j’ai travaillé dans la région toulousaine chez VPS Impression. Le propriétaire de cette entreprise, qui est le papa de Valérie GILBERT, souhaitait arrêter son activité et donc revendre son imprimerie. C’est Jean-Louis RIBES qui a repris le matériel et le personnel. J’arrivais donc à Carbonne en 2011 dans les nouveaux locaux de l’imprimerie DSI, presque vides. Il n’y avait à l’époque que la grosse presse noire et l’actuel Accueil était la cantine.

Petit à petit, Jean-Louis RIBES a acheté de nouvelles machines en c’est en 2012, quand mon collègue Frédéric est parti que je me suis formé sur une nouvelle machine appelée SM74 et que j’ai pu suivre l’arrivée des nouvelles technologies de l’impression.

Offset simple, offset complexe, numérique … DSI Carbonne Impression n’a cessé de s’équiper et de s’agrandir.

Grâce à mon expérience et mes compétences, je suis devenu conducteur de la machine SM52 qui permet notamment d’imprimer avec la numérotation. Cela demande une compétence particulière et les réglages à la main ont été remplacés par des réglages sur un pupitre informatique. J’aime suivre les nouvelles technologies même si de temps en temps, je travaille à l’ancienne.

Concernant mon travail, il y a un autre point que j’aimerais évoquer : alors que l’imprimerie utilise de l’alcool isopropylique qui se propage et est nocif, Jean-Louis RIBES avait à cœur pour l’imprimerie DSI de faire tourner ces machines sans alcool. Nous avons donc, non seulement des presses qui tournent sans alcool, mais également la totalité des EPI ( Équipement individuel de Protection ) avec l’obligation de les utiliser. Bien sûr, étant une Entreprise Adaptée, DSI doit de redoubler d’attention concernant la prévention et la protection de ses salariés, mais depuis toutes ces années dans ce métier, c’est la première entreprise que je rencontre qui équipe ses salariés avec gants, masques, casques anti-bruit, vêtements, chaussures de sécurité …

Concernant mon métier, j’aime aussi partager mon savoir et quand je reçois des jeunes stagiaires, j’aime échanger avec eux, leur donner le goût du travail bien fait. Pour être Conducteur de presse Offset, il faut être rigoureux et méticuleux car nous avons toujours des comptes à rendre en direct et c’est ce qui nous forme. On ne peut pas être de mauvaise foi sur un travail qui n’a pas été bien fait, il faut affronter la difficulté, assumer, c’est ce qui nous fait progresser. C’est cette prise de conscience que je souhaite transmettre aux jeunes que j’accueille pour leurs permettre de grandir avec de bonnes valeurs et un travail de qualité.

Pour conclure, je dirais que la qualité de l’imprimerie se retrouve dans la mentalité de l’entreprise ; les managers me font confiance et me donne des responsabilités, ce qui est pour moi, une belle reconnaissance. Sur nos machines « qui valent une fortune » je mets tout en œuvre pour faire de mon mieux.

J’ai en moi cette valeur du travail bien fait que je mets au service de l’imprimerie DSI et également au service de l’Entreprise Adaptée DSI car je suis sensible aux problèmes de santé qui peuvent survenir à n’importe qui et à n’importe quel moment de la vie.

Jean-François LIENARD aux commandes de sa presse SM52 - DSI Imprimerie Carbonne

Propos receuillis par Anne Goudenove, La Lettre de DSI de mars 2018